Si le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a rappelé hier qu’il n’était pas hostile au « principe d’une expérimentation » des salles de shoot, malgré l’opposition d’un grand nombre de bordelais, il a dit n’avoir reçu aucune information de la part du gouvernement selon laquelle sa ville figurait parmi les sites retenus.

L’implantation de la très polémique salle de shoot à  La Case (Centre d’Accueil Santé Echange) semble en tout cas fortement remise en question.  Ce centre pour toxicomane, d’une surface de 500 m2, situé rue Saint-James, ne devrait pas voir le jour. Devant le tollé que suscitait cette ouverture, Alain Juppé a préféré renoncer à ce projet : « Je ne suis pas d’accord pour que ce projet soit mené à La Case. Il me semblerait plus opportun de l’initier au CHU. J’ai d’ailleurs demandé s’il était possible de créer une entrée particulière, autre que l’entrée principale, pour les utilisateurs de ces salles ». Revirement complet de l’ancien ministre des affaires étrangères qui soutenait il y a peu ce projet : « On est à une rue des lycées Montaigne et du Mirail et ce n’est pas un bon signe envoyé à notre jeunesse ».

Selon Jean-Pierre Daulouède (photo), président de l’association La Case, « la cristallisation de l’opinion publique autour du lieu a faussé le problème ». Ce dernier est amer. Malgré le soutien des élus de gauche, son très décrié projet ne verra pas le jour, ce dont de nombreux bordelais se félicitent ce matin.