La boutade circulait depuis plusieurs années : A quoi reconnaît-on un imbécile ? A celui qui affirme : « Je crois en la justice de mon pays ». Depuis hier, ce n’est plus une boutade. C’est une réalité. Une tragique réalité. Un Procureur a requis deux mois de prison ferme contre un prévenu. Et un juge a suivi ses réquisitions. Bien fait pour ce violeur multirécidiviste, me direz-vous. Il faut bien qu’il comprenne. Deux mois à l’ombre qui vont lui permettre de réfléchir un peu tout en mettant la société temporairement à l’abri de ses pulsions. Et tant pis si le Ministre de la justice clame que la prison ne peut pas être la seule peine de référence.
Oui, mais il ne s’agit pas d’un violeur, ni d’un assassin. Il s’agit d’un étudiant de 23 ans. Sans passé judiciaire. Parfaitement inséré dans la société. Délit officiel : avoir osé s’enfuir face à des policiers qui le poursuivaient armés de leur taser, et avoir refusé de se plier aux tests ADN. Condamnation et incarcération immédiate à Fleury-Mérogis. Délit officieux : être opposé au « mariage » homosexuel. Délit d’opinion. Délit politique. Qui est le représentant de l’injustice qui a condamné ? Probablement un membre du Syndicat de la Magistrature. Ce syndicat qui dénonce habituellement les tests ADN ; qui clame que la prison n’est pas la solution ; qui proteste contre les violences policières. Mais son indulgence est à géométrie variable. Elle vaut pour les assassins d’enfants, les immigrés clandestins et les violeurs de femmes. Pas pour ses ennemis politiques. Des ennemis politiques, ce syndicat en a beaucoup. Il les appelle « les cons ». Parmi eux, le père d’Anne-Lorraine Schmitt, jeune fille de 23 ans massacrée par trente-quatre coups de couteau donnés par un récidiviste qui voulait la violer.
Anne-Lorraine, 23 ans, est au ciel. Nicolas, 23 ans, est au trou. Le juge du syndicat de la magistrature, lui, est en vie. Il est libre. Mais il peut trembler car le temps du jugement des juges n’est peut-être très loin.
Tribune Libre de Thierry Breton pour Infos-Bordeaux
Le juge en question s’appelle Nathalie Dutartre !
Il écrit bien ce M.Thierry Breton, c est l ancien ministre ?
Il me semble plus significatif de relever la façon – assez rare puisque la France voisine avec la Turquie- dont l’assemblée du Conseil de l’Europe a critiqué la répression des manifestations du printemps contre le projet de loi taubira puis la loi taubira.
La référence à la France a été ajoutée par amendement, à la demande de députés du Parti populaire européen (PPE). Dans le texte, les représentants des Parlements des 47 pays membres du Conseil de l’Europe demandent aux autorités de «veiller à ce que l’action de la police, si elle est nécessaire, reste proportionnée», dénonçant notamment le «recours aux gaz lacrymogènes à l’encontre de manifestants pacifiques». «Quatre personnes ont été blessées et plusieurs centaines ont été arrêtées», souligne-t-il (Figaro.fr).
La question qui se pose dans ce pays n’est pas tant celle de la tolérance envers les personnes homosexuelles dont nombre se plaignent d’avoir été “prises en otages” par les militants du mariage gay (la montée de l’homophobie semble en effet l’une des conséquences fâcheuses du matraquage idéologique effectué par les médias et même les collectivités publiques :un parent habitant la région parisienne m’informe avoir vu ces jours-ci une mairie d’arrondissement de Paris pavoiser avec le drapeau arc en ciel LGBT aux côtés du drapeau tricolore et du drapeau européen, ce qui me semble, si c’est confirmé, un acte non républicain et d’ailleurs illégal).
Le vrai problème qui se pose au pays est sa tolérance au pluralisme. Il faut prendre acte qu’il n’existe aucun consensus autour de la loi taubira et en tirer les conséquences dans les droits d’une partie importante de la population de pouvoir continuer d’exprimer pacifiquement ses objections. En cela le signal du Conseil de l’Europe est un avertissement utile.
Le relativisme éthique ne peut être la seule pensée idéologique à pouvoir revendiquer l’interdiction d’une contestation. Il peut et doit être lui aussi remis à sa juste place…donc relativisé.