Le positionnement politique d’Alain Juppé ne passe décidément pas auprès de la base militante. Si le maire de Bordeaux est le favori des médias, sa course au centre reste très impopulaire à l’UMP.

Dernier exemple en date, l’accueil houleux que ce dernier a reçu, alors même qu’il se trouvait dans son fief électoral. Alain Juppé, qui y défendait le « rassemblement de la droite et du centre » ainsi qu’une « primaire ouverte » a essuyé de nombreux sifflets lors du meeting de Nicolas Sarkozy aujourd’hui à dans la capitale girondine.

« Je suis convaincu qu’il faut un large rassemblement de la droite et du centre si nous voulons battre la gauche », en 2017, a lancé Juppé, droit dans ses bottes, devant une foule de plus de 4.000 personnes, qui se pressaient dans le Hangar 14 sur les berges de la Garonne dans une ambiance surchauffée. Aussitôt, des “hou hou” ont fusé, couvrant la voix du maire de Bordeaux, tandis que la foule scandait “Nicolas, Nicolas”.

Je répète: l’UMP a été constituée sur la base de la droite et du centre. Je continuerai à le dire », a poursuivi Juppé, bravant les huées, qui ont redoublé lorsqu’il a ajouté qu’il fallait “préparer une primaire ouverte” en 2016. “Nicolas, Nicolas”, a de nouveau scandé la foule.

« Vous me connaissez, et je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule », a-t-il lancé face aux sifflets. Nicolas Sarkozy a été accusé cette semaine par la gauche et le camp Juppé de s’être prononcé samedi dernier pour “l’abrogation” de la loi sur le mariage homosexuel sous la pression des militants de l’association Sens commun devant lesquels il s’exprimait.

« Nous n’avons pas le droit de nous diviser », a répondu Nicolas Sarkozy. « Oui à l’alliance entre la droite et le centre, mais un centre qui a choisi clairement son positionnement ». « Aucun d’entre nous ne peut réussir seul. Alain aura besoin de moi, j’aurai besoin de lui », a-t-il également affirmé, sous les applaudissements.