Le chef d’un réseau mafieux géorgien, Artur Yuzbashev, agé de 41 ans a été reconnu coupable hier, par la première chambre de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux, d’être le responsable d’une organisation criminelle spécialisée dans les atteintes aux biens.
Installé en France depuis dix ans, il est né en Géorgie d’une mère arménienne et d’un père yézidi. Artur Yuzbashev est la plus belle prise d’une opération judiciaire baptisée “Odessa”. Le 4 juin 2013, jour de son anniversaire, 300 policiers interpellent simultanément, sur l’ensemble du territoire, 42 caucasiens soupçonnés de cambriolages en série. Ce sont des soldats disciplinés de la confrérie des Voleurs dans la loi, les fameux Vory v zakone (ou Kanonieri, en géorgien) qui dominent la nébuleuse criminelle de l’ex-Union soviétique.
Il dirigeait un réseau pyramidal, hiérarchisé et très bien structuré, et utilisait des « petites mains », très mobiles, pour réaliser les casses. Selon les constatations des policiers, cet homme ne se déplaçait qu’au volant de puissantes berlines, accompagné de gardes du corps et de jolies filles. Il est soupçonné d’appartenir au clan de Tbilissi, l’un des deux grands groupes implantés dans l’Hexagone, dont le chef, Aslan Usojan, a été assassiné en plein centre de Moscou le 16 janvier 2013.
L’enquête avait débuté en septembre 2011 à la suite d’une recrudescence de casses de commerces et de cambriolages commis en Gironde et dans les départements limitrophes. Tabacs attaqués, vols de bijoux et de numéraire, falsification de papiers, de cartes bancaires …, les malfaiteurs montaient en puissance au fil des mois. Des phénomènes identiques étaient constatés dans les environs de Saint-Étienne, en région parisienne et sur la Côte d’Azur.
Poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs, contrebande de cigarettes, non-justification de ressources et recel de vols, Artur Yuzbashev a été reconnu coupable d’être à la tête de ce réseau et condamné à une peine de neuf ans de prison ferme ainsi qu’à une amende de 20 000 euros.
Le tribunal a décerné un mandat d’arrêt contre lui. Des peines allant de huit mois de prison à 7 ans d’emprisonnement ont été prononcées contre les 21 autres personnes poursuivies dans ce dossier, des ressortissants géorgiens et arméniens en majorité.
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