Les quelques activistes de gauche à l’origine de l’affaire ont gagné. L’amphithéâtre « Roger Bonnard » va finalement être débaptisé après plusieurs années de polémique.
Doyen de la Faculté de droit de Bordeaux sous Vichy, juriste éminent, Roger Bonnard, comme la plupart des Français de l’époque, affichait son soutien au maréchal Pétain. Comme le confirmait l’avocat bordelais Bernard Noyer, auteur d’une thèse sur Bonnard, ce dernier a été, « comme beaucoup d’autres », profondément marqué par le « traumatisme collectif » de la débâcle de 1940 et a considéré que « la Providence » avait envoyé Philippe Pétain. C’était « un Homme de droite, conservateur et catholique ».
Son envergure intellectuelle explique pourquoi son nom fut choisi, dans les années 60, pour baptiser un des amphithéâtres de la nouvelle faculté de droit de Talence.
Au départ, ce sont les étudiants de l’UNEF-ID, qui, en plein procès Papon, avaient choisi de lancer la polémique. Les militants d’extrême-gauche de l’Organisation Socio-culturelle de Bordeaux IV (OSB IV), ont repris le « combat » à partir de 2006.
Mais cette « victoire » n’est pour eux qu’un début. Ils demandent également qu’un autre amphithéâtre, portant le nom d’Henri Vizioz, change de nom. En effet, ce juriste réputé aurait lui aussi été favorable à la “Révolution nationale”. Pour ces activistes (photo), l’hymne communiste n’a pas pris une ride : « Du passé faisons table rase » !
Dans quelques jours l’amphithéâtre Roger Bonnard va donc porter un nouveau nom. Il devrait s’agit de Joseph Benzacar. Ce juif, militant radical-socialiste, est né le 17 novembre 1862 à Bordeaux. Il fût professeur d’économie politique et adjoint au maire de Bordeaux (Adrien Marquet). Il mourut déporté en Pologne en 1944.
Dans ces conditions il serait logique de débaptiser tous les sites et monuments affublés du nom de François Mitterrand, décoré à sa demande de la francisque sous Vichy alors qu’il avait fait allégeance au Maréchal Pétain.
Et les exemples sont légion….