Vincent Feltesse, ancien conseiller politique du président François Hollande et rival malheureux d’Alain Juppé pour la mairie de Bordeaux en 2014, a annoncé lundi qu’il quittait le Parti socialiste (PS) qui se « racornit » et ne répond plus aux « défis » du temps.
Dans une lettre au Premier secrétaire du PS Olivier Faure, dont l’AFP a eu copie, Vincent Feltesse indique avoir « annoncé ce soir en réunion de section » qu’il avait « décidé de quitter le Parti socialiste », et cela « sans rallier un autre parti ».
“Je ne claque pas la porte, mais je ne le fais pas non plus sur la pointe des pieds”, ajoute le conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine qui évoque une décision prise après une « lente maturation ». Selon l’ex-député, « nous sommes en France […] à un moment de basculement et je ne crois plus au cadre actuel des partis, singulièrement du nôtre, pour répondre à ces défis ». « Face aux défaites successives, le PS se rabougrit, se racornit », ajoute l’élu qui ne voit pas de « travail de fond, s’inscrivant dans la durée, ni à Paris, ni à Bordeaux ».
« Nous avons été incapables de donner une grille d’analyse et d’inventer les bons leviers d’actions face aux bouleversements connus ces dernières années : chute du Mur de Berlin, urgence climatique, croissance des inégalités », terrorisme, etc, » écrit-il.
Vincent Feltesse, 51 ans, qui revendique « plus de 22 années de militantisme et d’engagement » au PS, va continuer à animer une association lancée en 2015, Bordeaux Métropole des Quartiers, et se consacrer à la « production d’idées au niveau local et national ». Il reste conseiller régional et membre du conseil municipal de Bordeaux, où il siégera aux groupes PS et apparentés.
Vincent Feltesse a été maire de Blanquefort, ville de la banlieue de Bordeaux, de 2001 à 2012, et président de la Communauté urbaine de Bordeaux de 2007 à 2014. Candidat à la mairie de Bordeaux en 2014, il avait été battu dès le premier tour par Alain Juppé. Il avait par la suite été conseillé de François Hollande à l’Élysée.
Après ce départ, finalement peu commenté sur les réseaux sociaux, les paris sont ouverts. L’ancien candidat à la mairie de Bordeaux va-t-il se rapprocher de la République en Marche ? Espère-t-il prendre la suite d’Alain Juppé, qui lui aussi fait du pied à Emmanuel Macron ?
La nouvelle est rude pour le Parti socialiste qui risque fort de prendre une nouvelle déculottée aux prochaines élections municipales.
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