La conférence que souhaitaient organiser les étudiants du cercle Mauriac fin novembre, au sein de l’Institut d’études politiques (IEP) de Bordeaux, en présence de Geoffroy Lejeune (photo), directeur de la rédaction du journal « Valeurs Actuelles », n’a pas été autorisée par le chef d’établissement, Dominique Darbon.
Dans un courrier envoyé aux membres du cercle Mauriac, le directeur explique que « cette décision s’appuie sur une raison essentielle qui est la condamnation récente de Monsieur Lejeune pour complicité d’injure publique à caractère raciste, condamnation incompatible avec certaines des valeurs les plus fondamentales auxquelles se réfère notre établissement et avec la notion de respect que nous plaçons au centre au centre de notre projet ».
Le Cercle Mauriac a immédiatement répondu dans un communiqué de presse : « L’affaire étant renvoyée en seconde instance, Monsieur Lejeune bénéficie ainsi toujours de la présomption d’innocence. Cette décision de l’administration n’étant pas fondée sur des faits juridiques, elle est ainsi de facto morale et politique. […] De plus, nous ne voyons pas en quoi une condamnation, pour complicité seule qui plus est, pourrait justifier le refus d’un établissement d’études politiques de recevoir en son sein un journaliste et directeur de rédaction d’un important média français ».
Ces derniers ont également publié une tribune « contre la censure dans les IEP ». « Professeurs accusés d’islamophobie, lynchage d’associations comme l’UNI, Le Cercle Mauriac, Le Printemps Républicain ou encore les tentatives d’ostracisme des fondateurs des associations Génération Z ou RN. Ce ne sont pas seulement les étudiants, professeurs, ou associations de droite qui sont visés, mais bien tous ceux qui refusent de se plier à la doxa. Quiconque refuse de se soumettre aux dogmes établis décolonialistes, pro-LGBT, et anti-sexistes se voit insulté et conspué (…) Pour démontrer la connivence que nous dénonçons, il nous faut préciser le procédé classique du camp du “progrès” lorsqu’un intervenant jugé dissident est invité à s’exprimer dans nos murs : une myriade d’associations s’insurge et alerte l’administration du “danger” imminent de cette intrusion. Notons qu’on trouve à la tête de ces dernières des individus qui se cooptent, d’une homogénéité idéologique sans pareil et qui s’arrogent le droit de parler au nom de toute la communauté estudiantine de nos IEP. Ce petit monde terrorise nos administrations et les enjoint à annuler les conférences sous peine d’opprobre public ».
Ce n’est pourtant pas la première fois que Sciences Po Bordeaux refuse d’inviter des personnalités de droite. De nombreux élus ou journalistes (Jean Lassalle, Madeleine de Jessey…) ont déjà fait les frais de la censure de cet établissement public très marqué à gauche.
En décembre 2011, nous avions déjà écrit un article intitulé « Sciences-Po : Une orientation toujours plus à gauche » qui donnait le détail des invités politiques, tous marqués à gauche. 10 ans plus tard, rien n’a changé et la diversité politique des conférenciers est toujours inexistante.
Il y a quelques jours, un activiste d’extrême-gauche, candidat à l’élection présidentielle, tenait une réunion officielle dans les murs de Sciences Po Bordeaux. Anasse Kazib, qui a quitté le NPA (le trouvant trop modéré), avait créé la polémique en refusant le drapeau français : « c’est avec ce drapeau qu’on a collaboré avec les nazis et fait la colonisation ». C’est également ce dernier qui, lors d’une manifestation organisée par les islamistes à Paris en 2019, avait revendiqué le droit de ne pas serrer la main d’une femme. Pas de quoi déranger Dominique Darbon (photo) !
Sur le site internet de Sciences Po Bordeaux, il est pourtant rappelé les valeurs fondamentales de l’Institut, dont la « non-discrimination ». Il est précisé : « La discrimination se définit comme une conduite se manifestant par des paroles, des gestes, des actes ou des règles visant à exclure une personne ou à lui refuser certains droits en raison (…) de ses convictions politiques » !