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L’ancien archevêque de Bordeaux au cœur d’une affaire de pédophilie

L’ancien archevêque de Bordeaux a reconnu s’être « conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans », il y a 35 ans.

L’épiscopat français a révélé lundi que onze anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l’Église pour des violences sexuelles ou de la « non-dénonciation », parmi lesquels l’ancien archevêque de Bordeaux, Mgr Ricard !

Le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, qui tenait un point presse sur le thème des abus sexuels et de leur gestion à la veille de la clôture de l’assemblée plénière de la CEF à Lourdes, a lu un message envoyé par le cardinal Jean-Pierre Ricard.

« Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables », y écrit l’ancien évêque de Bordeaux. « J’ai décidé de me mettre à la disposition de la justice tant sur le plan de la société que de celui de l’Église », a-t-il ajouté, affirmant avoir demandé « pardon » à cette victime.

Cet aveu du cardinal Ricard, 78 ans, qui fut notamment évêque de Coutances, de Montpellier puis de Bordeaux de 2001 à 2019, et qui a pris sa retraite en octobre 2019, a été accueilli « comme un choc » par les 120 évêques réunis dans la cité mariale depuis jeudi, a souligné le président de la CEF.

Le président de la CEF a par ailleurs détaillé les cas d’autres prélats ayant eu affaire à la justice. « Il y a aujourd’hui six cas d’anciens évêques qui ont été mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique », a-t-il déclaré, soulignant que ces cas étaient « connus » de la presse.

L’un d’entre eux est toutefois « décédé » depuis, a indiqué ultérieurement la CEF à la presse, précisant qu’il s’agissait de Pierre Pican, décédé en 2018, condamné pour une non-dénonciation. S’ajoute « désormais Mgr Ricard », ainsi que Mgr Michel Santier, sanctionné en 2021 par les autorités du Vatican pour des « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs » et dont la sanction a été révélée mi-octobre par la presse.

Deux autres évêques à la retraite « font l’objet d’enquêtes aujourd’hui de la part de la justice de notre pays après des signalements faits par un évêque et d’une procédure canonique ».

Monseigneur Jean-Pierre Ricard est à l’heure actuelle au service de la paroisse de Peyruis dans le diocèse de Digne-les-Bains en tant que vicaire. Les révélations de l’archevêque émérite pourraient remettre en question sa fonction de cardinal et son mandat de cardinal électeur, qui aurait dû s’achever lors de son 80e anniversaire en 2024.

Le cardinal Ricard faisait partie des personnages de premier plan dans le paysage ecclésial français, en tant que président de la Conférence des évêques de France pour deux mandats consécutifs de 2001 à 2007 après en avoir été vice-président en 1999. Ordonné prêtre pour le diocèse de Marseille en 1968, il y a exercé plusieurs ministères dans les années 70 et 80. C’est a priori durant ses années de curé de la paroisse Sainte-Marguerite de Marseille qu’il a commis des « actes répréhensibles » auprès d’une jeune mineure de 14 ans. Nommé ensuite évêque auxiliaire de Grenoble en 1993 puis évêque titulaire à Montpellier, il est devenu archevêque de Bordeaux en 2001.

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