Malgré un nombre de suffrages très important, le Rassemblement national n’a finalement pas réussi son pari en Gironde. Alors que ces derniers visaient 3 ou 4 députés, il n’y en aura qu’un (Edwige Diaz élue dès le premier tour). Les alliances entre les centristes et le Nouveau Front populaire ont eu raison d’un élan important depuis les élections européennes.

Le parti de Jordan Bardella confirme cependant son ancrage toujours plus fort dans les campagnes, mais perd plusieurs circonscriptions du fait du vote des urbains.

Si la situation parait difficile, le Rassemblement national peut nourrir de légitimes espoirs. Au soir du second tour, un nombre toujours plus important d’électeurs girondins se portent sur son nom. Les partis de gauche peuvent être inquiets. Si le nouveau gouvernement ne répond pas rapidement aux attentes des français, notamment sur le pouvoir d’achat et l’insécurité, les prochains échéances électorales pourraient voir de nombreuses circonscriptions basculer.

Première circonscription (Bordeaux Nord)

Thomas Cazenave, l’ancien ministre délégué aux Comptes publics et député sortant Renaissance, est réélu avec 43,20%. Ce dernier a bénéficié des voix de droite dans une triangulaire où la représentante de la gauche, Céline Papin, réunit 35,94% des suffrages. Le candidat du Rassemblement national, Bruno Paluteau, réalise un score de 20,86%.

Deuxième circonscription (Bordeaux centre)

Dans le centre-ville de Bordeaux, c’est la gauche qui s’impose. Nicolas Thierry (Nouveau front populaire) l’emporte avec 59,01% des suffrages. Véronique Juramy, recueille 40,99% des voix. La victoire du député sortant est également de bon augure pour le maire Pierre Hurmic qui voit les électeurs de cette ville bourgeoise valider les opinions très à gauche de la majorité municipale.

Troisième circonscription (Bordeaux Sud)

Le député sortant d’extrême-gauche (Loïc Prud’homme), élu depuis 2017 sur la 3^ème circonscription de la Gironde (Bordeaux sud, Bègles, Talence, Villenave-d’Ornon) est largement réélu lors de ce second tour (64,62%).

Les deux autres candidats de cette triangulaire arrivent loin derrière : la candidate de Renaissance, Ariane Ary (22,73%), et celle du Rassemblement national, Maryvonne Bastères (12,66%).

Quatrième circonscription (rive droite de la Métropole)

Le député socialiste sortant, Alain David, qui partait avec les couleurs du Nouveau front populaire est réélu à l’issu d’un duel avec le Rassemblement national. L’ancien maire de Cenon réunit 61,48% des suffrages. Julie Rechagneux, pour le Rassemblement national, réalise un score de 38,52%. Ce score élevé est notamment lié à la très forte part d’étrangers dans la population locale.

Cinquième circonscription (Médoc)

Le député Rassemblement national, Grégoire de Fournas, ne conserve pas son siège. Alors que celui-ci réalise de très bons scores dans le Médoc et la ruralité, il est victime du rattachement de plusieurs communes de la région bordelaise, notamment Blanquefort et Eysines.

Avec 49,37%, il est battu par la socialiste Pascale Got (50,63%) qui a bénéficié du report des voix des macronistes.

Sixième circonscription (Mérignac)

Marie Récalde, socialiste investie par le Nouveau Front Populaire, emporte cette triangulaire dans une zone bien tenue par la gauche depuis de nombreuses années. Avec 39,78% des suffrages, elle arrive en tête devant le député sortant Eric Poulliat (Ensemble) qui réalise 32,58% et le candidat RN Jimmy Bourlieux (27,64%).

Septième circonscription (Pessac & Gradignan)

C’est le conseiller départemental socialiste Sébastien Saint-Pasteur qui emporte cette triangulaire avec 43,82% des voix. Il devance l’ancienne ministre et députée sortante Bérangère Couillard (33,85%).

Le Rassemblement national (Clémence Naveys-Dumas) arrive en troisième position avec 22,33%.

Huitième circonscription (Bassin d’Arcachon)

Malgré sa progression entre les deux tours, le candidat du Rassemblement national, Laurent Lamara échoue au second tour des élections législatives (43,59%)

Il est battu par le député sortant Renaissance, Sophie Panonacle, qui réalise 56,41% des voix.

Cette dernière a bénéficié du report des voix de gauche suite au désistement de Marylène Faure (18,75 % au premier tour).

Neuvième circonscription (Sud Gironde)

Malgré sa performance du premier tour, le candidat du Rassemblement national a perdu son duel. François-Xavier Marques réalise 43,01% des suffrages. Le président du Syndicat de la Boucherie de la Gironde ne l’a pas emporté face à la macroniste Sophie Mette (56,99%) qui a bénéficié des suffrages de Corinne Martinez (Nouveau Front Populaire).

Dixième circonscription (Libournais)

Conseillère régionale depuis 2015 et conseillère municipale à Pineuilh, Sandrine Chadourne du Rassemblement national est battue de peu au second tour. Elle réalise 47,83%. Florent Boudié, député sortant issu des rangs de la majorité l’emporte avec 52,17% des suffrages. Là encore, la gauche a massivement voté pour le candidat d’Emmanuel Macron.

Onzième circonscription (Nord-Gironde)
La candidate Rassemblement national Edwige Diaz a été réélue dans la 11^ème circonscription de Gironde, et ce dès le premier tour avec 53,33% des voix. Véronique Hammerer, candidate Ensemble, n’avait recueilli que 22,54% des suffrages. C’est le seul député du Rassemblement national sur le département de Gironde.

Douzième circonscription (Entre Deux Mers)           

Le Rassemblement national avait une chance de l’emporter après un score historique au premier tour. Rémy Berthonneau échoue de très peu avec 49,59% des suffrages lors de ce second tour. Malgré une hausse importante des voix entre les deux tours, il perd contre la candidate du Nouveau Front populaire, Mathilde Feld, qui réalise 50,41%.