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Jean-Marie Le Pen : Le sonneur de tocsin s’en est allé

« L’homme politique doit savoir qu’il déjeune tous les matins d’un bol de crapauds vivants. » La mort de Jean-Marie Le Pen, qui avait fait sienne la célèbre formule de Georges Clemenceau, en est la triste illustration.

Les mêmes qui, après chaque attentat islamiste, pleurnichent en proclamant « vous n’aurez pas ma haine », ont laissé exploser celle-ci dès l’annonce du décès du fondateur du Front national. La gauche et l’extrême gauche l’ont couvert, après son trépas, du même tombereau d’insultes qu’elle l’avait accablé durant toute sa vie politique.

Nous savions cette gauche et cette extrême gauche, héritières des grands massacres du siècle dernier, haineuses et sectaires jusqu’à la nausée. Nous le savions, mais en ayant parfois tendance à l’oublier. Le décès de Jean Marie Le Pen est venu nous le rappeler. Ultime message d’un homme politique qui n’aura jamais cessé de sonner le tocsin !

Car contrairement à ce qui est répété en boucle depuis vingt-quatre heures, ce ne sont pas les supposés dérapages et petites phrases de Jean-Marie Le Pen qui ont fait de lui le diable. Le rejet pathologique de sa personne, par la classe politique et la caste médiatique, est très antérieur à ses fameuses sorties polémiques. Celles-ci n’ont servi qu’à justifier, a postériori, les injures qui lui étaient déjà adressées depuis des années.

Lors des élections municipales de Dreux en 1983 ou des élections européennes de 1984, qui ont marqué l’émergence du Front national, Jean-Marie Le Pen n’avait prononcé aucune phrase qualifiée « d’inacceptable », et n’avait fait l’objet d’aucune condamnation pour un soi-disant racisme ou antisémitisme. Pourtant, la gauche et l’extrême gauche l’affublaient déjà de ces qualificatifs, défilaient dans les rues contre lui au cri du fascisme qui « ne passera pas » et attaquaient, avec violence, chacun de ses meetings. Il était, avant même toute condamnation, marqué au fer rouge du paria infréquentable.

Sa relégation politique ne vient donc pas de ses outrances verbales, mais du péché originel qu’il a commis, dès la création du Front national : la dénonciation de l’immigration incontrôlée et du danger mortel qu’elle fait courir à l’Europe en général, et à la France en particulier.

De même que le britannique Enoch Powel a été frappé d’anathème, après son discours prophétique du 20 avril 1968 appelant à stopper toute immigration en Grande-Bretagne, Jean-Marie Le Pen a été marqué du sceau de l’infamie pour avoir alerté sur la gravité de l’immigration venant du tiers-monde.

En sonnant le tocsin contre vents et marées, il a commis un crime doublement impardonnable. Non seulement il a brisé le tabou de l’immigration, mais en plus, les faits lui ont malheureusement donné raison. « Il a dit la vérité, il doit être exécuté », chantait Guy Béart. Jean-Marie Le Pen a dit la vérité avant, et surtout, contre tous les autres. La douloureuse vérité. Celle qui exige du courage et qu’aucun homme politique, par veulerie ou lâcheté, ne veut entendre. Pour cela, il a été vilipendé. Tout le reste n’est que littérature.

Que ceux qui ont un semblant d’honnêteté intellectuelle réfléchissent à ce que serait la France contemporaine si la question de l’immigration avait été traitée dès les années 1970.

Cassandre avait prédit la chute de Troie. Nul ne l’a crue, et tous l’ont pris pour folle. Et Troie est tombée. Jean-Marie Le Pen avait prophétisé le chaos migratoire. Personne n’a voulu l’entendre, et tous l’ont insulté. Et le chaos est là. Fasse pour nous que du haut de son éternité, Jean-Marie Le Pen n’assiste pas à l’effondrement final de la France et de l’Europe.

Tribune Libre de Thierry Breton pour Infos-Bordeaux

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1 réaction

  1. Plus que la fierté au combat, nous perdons une image de l’honneur.
    ReP, le Menhir

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