Nous l’avions annoncé, le mercredi 19 décembre, l’association des musulmans de Libourne avait invité au mois de janvier prochain deux imams connus pour leur propos radicaux (photo).
Suite à notre article, cette association (photo) « s’est réunie en urgence jeudi soir », et a décidé d’annuler la conférence. Loin de remettre en cause le « pédigrée » des deux imams, l’association regrette cette polémique. Dans un communiqué de presse, elle précise « Ce n’est pas parce que nous invitons quelqu’un que nous épousons ses opinions. D’ailleurs, le thème choisi était « la dureté dans la religion » c’est-à-dire les positions littérales que défendent certaines personnes. Ce débat était l’occasion de débattre de cela justement ».
Une position que ne partage pas nombre de Libournais qui reprochent l’hypocrisie et la duplicité des dirigeants proches des milieux islamistes.
Si l’opposition municipale a vivement réagi à l’annonce de cette conférence, du côté de la mairie socialiste, c’est plutôt la gêne qui est de mise. En effet, l’association est très proche du maire Philippe Buisson qui parle seulement de « mauvais signe donné ». Il faut dire que l’ancien président de l’association (Omar N’Fati), toujours actif dans celle-ci, est également conseiller municipal de la majorité (photo) !
Contrairement aux dires des journalistes du Sud-Ouest (Sylvain Petitjean et Jean-Charles Galiacy), l’association des musulmans de Libourne n’est pas « réputée pour pratiquer un islam modéré et ouvert ». Le premier imam à avoir officié dans cette mosquée était Embarek Guerdam, membre fondateur des étudiants musulmans de France (EMF), la branche jeune des fondamentalistes de l’UOIF. Celui-ci, désormais à la tête de la mosquée An-Nour à Mulhouse, continue de recevoir des personnalités sulfureuses, comme le très controversé Hani Ramadan.
Les dernières personnalités invitées ne laissent aucun doute quant à l’idéologie partagée par les responsables de cette association. La précédente invitation concernait Amar Lasfar, président de l’association Musulmans de France (anciennement UOIF).
La plupart des personnalités qui sont venues donner des conférences font également partie de la mouvance islamiste. C’est le cas d’Hassan Iquioussen venu en décembre 2013 (photo), l’un des conférenciers « vedette » de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France). Dans un article du journal l’Humanité intitulé « Iquioussen ou la culture de la haine antijuive », le journal de gauche le décrivait comme « dirigeant de l’Union des organisations islamiques de France qui diffuse un discours mensonger et haineux ». « Juifs avares et usuriers», «sionistes de connivence avec Hitler», « supercherie » du 11 septembre, le prédicateur est loin de « la pratique de l’islam éclairée, de bon sens qui tient compte du contexte, de la société, des évolutions de la vie » que se targue de promouvoir l’association des musulmans de Libourne.
Enfin, la qualification de « modéré » que donnent les journalistes du Sud-Ouest n’est pas forcément la meilleure définition que l’on puisse donner à l’imam de Libourne, Saïd Maddaha. Ce dernier est en effet un proche de l’imam de Toulouse Abdelfattah Rahhaoui, dont l’établissement scolaire a été fermé il y a deux ans dans le cadre de la « lutte contre la radicalisation ». Comme on le voit sur la photo, il participait à une conférence publique à ses côtés, en présence de radicaux : Rachid Haddach ou encore l’imam de Mérignac, Hassan Belmajdoub (voir notre article).
A Libourne, seule l’opposition municipale a publiquement monté son désaccord. L’ancien candidat centriste aux élections municipales Charles Pouvreau a réagi sur Facebook « Cette rencontre, organisée par l’Association des Musulmans de Libourne, semble poser un réel problème. Ma constatation est sans appel. Les propos retrouvés sont affligeants et inacceptables ! Ce type de discours me parait contrevenir gravement à notre pacte républicain et aux règles du vivre ensemble ».
Cependant la réaction la plus ferme vient du conseiller municipal du Rassemblement national, Gonzague Malherbe (photo). Dans un communiqué de presse, celui-ci demande « la dissolution de l’association des musulmans de Libourne du fait des liens pour le moins ambigus qu’elle entretient avec des islamistes radicaux (…) et, étant donné la gravité des faits, je demande à Monsieur Omar N’FATI, Conseiller municipal de la majorité socialiste et membre actif de l’association des Musulmans de Libourne, de présenter sa démission du Conseil municipal ».
Selon le journal Le Parisien, le deuxième conférencier, Mehdi Bouzid “est considéré par la préfecture de police comme : « Un prosélyte radical. […] il tient des discours pro-djihadistes et est susceptible de détenir des armes à son domicile ». Ses fréquentations aussi interrogent les enquêteurs. Notamment sa proximité, à une certaine époque, avec Cherif Kouachi, l’un des deux auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo” ! Tout va bien. Qui dit que les musulmans de Libourne sont modérés !!! La blague !