Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, va donc reprendre la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) où sa formation bénéficie désormais d’une très large majorité (63 sièges contre seulement 41 aux socialistes et aux écologistes et 1 pour le Front national).
Plusieurs villes passent à droite, notamment celle de Pessac où le maire sortant socialiste, Jean-Jacques Benoît, en poste depuis 2008, est battu par Franck Raynal (UMP, photo) qui obtient 51,89% des voix. Dans les quatre autres villes (Floirac, Parempuyre, Ambarès et Mérignac) de l’agglomération où l’on revotait ce dimanche, la majorité reste à gauche.
Dans le reste de la Gironde, à noter la défaite de Sébastien Hournau (PS), qui perd la mairie de Pauillac. A Langon, Charles Vérité (PS) est battu par son ancien adjoint Philippe Plagnol. A Libourne, le socialiste Philippe Buisson est réélu maire. En revanche, le député socialiste Florent Boudié est battu à Sainte-Foy-la-Grande et Coutras passe à droite.
Le Front national, quant à lui, confirme ses bons scores dans les villes où il était présent au second tour. Il aura donc des élus dans les conseils municipaux de Libourne (Gonzague Malherbe-10,29%), de Mérignac (Jean-Luc Aupetit-7,86%), de Floirac (Gérard Belloc-15,89%) et d’Ambarès-et-Lagrave (Jérémy Hernandez-14,62%).
La droite la plus bête du monde
Une vague bleue ne fait pas le printemps
Publié le 30 mars 2014 à 12:00 dans Politique
Mots-clés : Alain Juppé, municipales, UMP
ump alain juppe
En France, la gauche a une chance exceptionnelle. Il lui suffit de l’être pour avoir raison. Même quand elle se prend une rouste dans les urnes. Parce que chez nous, c’est elle qui décide, c’est comme ça. Ces jours-ci par exemple, elle prend à nouveau ses responsabilités dans ce qu’elle appelle la « recomposition de la droite ». Normal, puisque celle-ci a gagné partout, il est grand temps qu’elle se recompose. Mais elle ne saurait y parvenir seule, la pauvre.
La droite française est toujours « la plus bête du monde » (© Guy Mollet). Et elle le prouve à la moindre occasion. Au lieu de se réjouir de son éclatante victoire aux municipales, et d’en profiter pour se choisir un chef digne de ce nom (pas Copé, quoi), elle poursuit gaiement sa décomposition. Et ce faisant, elle laisse encore une fois la gauche lui montrer la voie… vers sa prochaine défaite électorale.
Car n’en doutons pas, le plus grand défi de la droite, dans cette Vème République inventée pour elle, reste encore et toujours de réussir l’exploit de perdre une élection. Pour ce faire, la gauche, elle, n’est jamais à court d’idées. Et d’abord la gauche au pouvoir, bien au-dessus des élus locaux administrant leurs 36 000 clochers, c’est-à-dire les vieux médias de gauche et leurs patrons milliardaires.
Pour donner une chance à la droite de perdre, ils ont déjà pensé à tout. Le meilleur scénario leur semblait jusqu’à présent de tout miser sur Sarkozy. Déjà multidiabolisé, politiquement carbonisé par cinq ans de gestion d’une crise inédite, il était sans conteste le parfait candidat à battre. Il suffisait donc de l’attaquer quotidiennement, sur tous les fronts, obligeant les braves électeurs de droite à le défendre, pour le présenter comme leur champion. Et le convaincre de revenir.
Mais avec la déculottée historique du PS aux municipales, de nouvelles opportunités de « recomposition » encore plus certainement fatales à la droite se sont fait jour. Au premier rang desquelles le score inespéré d’Alain Juppé dans sa petite bourgade de bord de mer. Tout le monde avait oublié celui que la gauche a toujours aimé que la droite appelle « le meilleur d’entre nous », mais l’occasion était trop belle de le rappeler aux affaires. À grands coups de « unes » de journaux, les flatteurs se sont mis à l’ouvrage.
Résultat : si le plan se déroule sans accroc, François Fillon devrait être relégué au rang de petit outsider inoffensif sous peu, et Henri Guaino continuer d’amuser la galerie sans se laisser pousser plus de velléités. Quant à Jean-François Copé, inutile de l’aider à se désintégrer. Le Maire ? Wauquiez ? Qui c’est ? Non, le peuple de droite n’aura plus le choix qu’entre un ancien président et un ancien premier ministre connus pour avoir su offrir ses plus belles mobilisations à la gauche, contre eux.
Avec le concours larmoyant d’un perdant patenté comme François Bayrou, redevenu le caillou des Pyrénées idéal à glisser dans la chaussure de ses futurs ex alliés, on voit à peu près où tout cela est censé nous mener. Sauf si on est un responsable politique de droite, bien sûr, convaincu d’avoir repris les commandes du pays sous prétexte de vague bleue printanière. « Victoire, victoire ! » La gauche française reste au pouvoir.