Dimanche 25 mai, le Front National a remporté l’un de ses plus importants succès électoraux depuis sa création. Près de 25% des voix exprimées se sont portées sur les candidats des listes Bleu Marine, 4% de plus que la droite parlementaire, 10% de plus que la gauche socialiste.
Beaucoup a déjà été dit à ce sujet, et l’on ne prétendra pas se livrer à une analyse exhaustive de ce scrutin. Néanmoins quelques points méritent d’être soulignés.
D’abord, le taux d’abstention (57%) est particulièrement élevé, même s’il est un peu plus bas que lors du précédent scrutin européen. Avec un corps électoral amputé de plus de la moitié, les adversaires du Front National ont eu beau jeu de relativiser sa victoire. C’est oublier que la même règle de trois s’applique également aux autres partis, et que si le FN est à 12% des inscrits, l’UMP se hausse péniblement à 10%, et le PS flirte avec les 6,5%.
Ensuite, cette réduction des scores par l’abstention signifie que la classe politique dans son ensemble ne représente guère que 43% des français en âge de voter. Si l’on enlève le score du FN, la représentativité de la classe politique soi-disant “républicaine” (des communistes à l’UMP), tombe donc à environ 30%. Les leçons de démocratie dispensées par les intéressés sont donc à relativiser.
Par ailleurs, même si les résultats du scrutin ont été (sans surprise) l’occasion de rejouer encore et encore les habituels refrains contre le FN, l’extrémisme, le racisme (quitte à prétendre que “la jeunesse emmerde le Front National”, alors qu’elle est, avec les ouvriers, son plus grand pourvoyeur de voix), l’impact réel de ce vote sera probablement assez faible eu égard à la composition globale du parlement européen (très largement dominé par les trois grands groupes socialiste, libéraux et conservateurs) et à ses pouvoirs.
La présence d’une opposition remuante et eurosceptique pourrait être une gène temporaire pour la Commission, mais également un argument pour renforcer ses propres prérogatives – au détriment du parlement. En revanche, le parti de Marine Le Pen bénéficiera de moyens financiers bien plus importants qu’auparavant, et la formation de cadres véritablement compétents ne pourra qu’en être facilitée.
Ce qui nous amène aux conséquences pour le parti lui-même. Si la fondation Polémia a publié une étude assez sérieuse sur le sujet à laquelle on ne peut que renvoyer, il nous semble que trois dangers guettent le Front National, selon la pérennité de son succès.
Première hypothèse : que les succès électoraux récents (municipales, législatives, européennes) aient été un feu de paille, un ras-le-bol passager ; on ne peut écarter qu’une partie de l’électorat, frappée d’amnésie, retombe dans l’escarcelle d’un Sarközy, par exemple (qui a été élu sur un discours droitisant alors même que son action antérieure montrait que les actes ne suivraient pas) . Dans ce cas, la gestion des moyens financiers dont le parti aura bénéficié, et la fidélisation de ses nouveaux cadres, sera un élément clé pour sa survie et son éventuel rebond ultérieur.
Deuxième hypothèse : l’explosion programmée de l’UMP suite aux affaires diverses et variées devrait donner naissance d’une part à une branche centriste, d’autre part à une branche souverainiste. Si cette dernière s’allie au Front National, ce sera au prix d’un infléchissement drastique du discours économique frontiste (un parti qui rejette trop explicitement le pouvoir de la finance mondialisée se coupe tout accès à la presse et n’a aucune chance d’exister). Le discours sur l’immigration quant à lui pourrait rester globalement le même (dans la mesure où il porte maintenant plus sur l’Islam que sur autre chose – il est plus commode de s’attaquer aux effets qu’aux causes – cf. la parenthèse précédente).
Troisième hypothèse : les scrutins futurs (cantonales et régionales de 2015) confortent et amplifient le succès d’un Front National qui n’aurait pas, entre temps, abâtardi son discours, et font pressentir à l’establishment qu’il court un vrai risque pour les élections de 2017. Là, il comprendra que les manifestations de crétins prépubères, les chansons d’artistes engagés, la diffusion en boucle de “Shoah” sur Arte ne suffiront plus. Et tous les coups seront permis : attaques physiques, attentats sous faux drapeaux, mesures d’exception…
Quel que soit le cas, les années à venir seront déterminantes pour l’avenir du parti de Marine Le Pen, et pour l’avenir du pays tout entier. Les deux sont liés. Car si le Front National est le seul parti national face à une classe politique mondialiste, de son succès dépendra le sort du pays.
Tribune libre de Denis Parest pour Infos-Bordeaux
Moi, je vote pour la 2ème hypothèse.
Elle a le mérite de rallier plus de monde, y compris les anciens UMP déçus par la mollesse de leurs dirigeants.
POUR une DROITE FORTE !
POUR une DROITE de CONVICTION.
“Nous sommes à la veille de grands changements. Cela ne fait aucun doute(…) la disparition de notre belle culture française se profile.” Livre idéaliste façon love story “les corps indécents” d’une jeunesse en proie au désarroi et au doute face aux bouleversements prévisibles. On n’arrête pas le progrès.