L’annonce par la mairie de la vente de ce joyau du patrimoine bordelais a provoqué la colère de nombreux habitants ainsi que des élus de l’opposition.
Abritant les archives municipales jusqu’en 2004, ce bâtiment, désormais inoccupé, va être vendu aux enchères, avec une mise à prix de 2 millions d’euros.
Dans la ville, tout le monde connait cet hôtel particulier construit au 17ème siècle par Jeanne de Seurin, veuve de Pierre de Ragueneau, conseiller au parlement de Bordeaux.
Pour la mairie, l’opération devrait permettre d’équilibrer les finances vu les sommes investies dans les nouvelles archives municipales dans l’ancienne Halle aux farines, ZAC Bastide Niel (18 millions) ! Il faut dire qu’Alain Juppé a multiplié les opérations très coûteuses, dont de nombreux bordelais ne voient pas forcément l’utilité : Cité du Vin, nouveau stade de foot…
Dès hier, le « Collectif pour la sauvegarde de l’hôtel Ragueneau » a mis en ligne une pétition qui demande à la mairie de « garder l’une des plus belles demeures de Bordeauux acquis par la Ville en 1860 dans le patrimoine municipal ». « Prenons le temps d’envisager une nouvelle affectation. Ne livrons pas cet hôtel aux promoteurs immobiliers qui en feront des logements de luxe pour quelques privilégiés ».
C’est désormais au tour des élus d’opposition de monter au créneau. Pour le socialiste Philippe Dorthe « le Maire de Bordeaux vend les bijoux de famille et vend le reste de la ville à la découpe à la promotion immobilière ». Michèle Delaunay a également réagi vivement, dénonçant un maire qui vend « notre patrimoine historique pour financer des investissements supposés de prestige qui dans 2 siècles et demi ne seront pas dans l’état de conservation et de noblesse de l’hôtel de Raguenau ».
Si le processus n’est pas arrêté, la délibération sera présentée au conseil municipal du 25 janvier pour acter sa mise en vente aux enchères.
Bonjour,
Est-ce vraiment la vocation d’une municipalité d’être propriétaire foncier…avec l’argent des autres, je vous le rappelle.
Le bâtiment est classé. L’investisseur ou le futur propriétaire ne pourra pas faire ce qu’il voudra.
Je ne suis pas un inconditionnel de l’actuelle majorité municipale. Mais là, je suis plutôt d’accord.
D’autant plus si cela permet de ne pas augmenter la pression fiscale pour financer les dépenses pharaoniques de Monsieur Juppé !
La cour du bâtiment abrite par ailleurs une glycine (wysteria sinensis) assez exceptionnelle par sa floraison et la taille de son tronc (visible sur les photos). Elle a été plantée au moment de l’achat par la Ville et a donc plus de 150 ans !