Infos Bordeaux avait révélé l’affaire le 04 avril 2017. Une dizaine d’employés du centre départemental de l’enfance et de la famille d’Eysines, en banlieue bordelaise, avait dénoncé publiquement des faits très graves dans cette institution dépendant du Conseil départemental.
Des fugues, des bagarres, des agressions physiques qui pouvaient aller jusqu’au viol entre pensionnaires. Près de 200 agressions avaient été répertoriées entre 2016 et 2017. La violence était devenue monnaie courante au sein du plus gros foyer de l’agglomération bordelaise qui accueille 130 enfants, dont certains sont atteints de troubles psychiatriques. Dans leur lettre ouverte, certains éducateurs disaient même « comptabiliser 34 passages à l’acte graves sur les soixante derniers jours » !
Le verdict est tombé cette semaine, et sept agents du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) d’Eysines ont écopé de sanctions allant de 5 jours d’exclusion à trois mois pour l’une d’entre eux. Un autre agent s’est vu infliger une mesure d’exclusion dépassant dix jours, à savoir un mois.
Le conseiller général Grégoire de Fournas, qui le premier avait soutenu ces « lanceurs d’alerte », a vivement réagi dans un communiqué de presse. « L’exécutif socialiste a fait le choix de ne faire preuve d’aucune indulgence contre des agents qui ont tenté tous les recours internes avant de dévoiler dans la presse une situation qu’ils ne jugeaient plus acceptable pour eux, mais aussi, et surtout, pour l’intégrité et la sécurité des enfants placés au CDEF. Alors que le Président du Conseil Départemental, Jean Luc Gleyze, a toujours refusé de recevoir dans son bureau ces agents avant qu’ils ne s’expriment dans la presse, alors que la Vice-Présidente Emmanuelle Ajon a menti délibérément devant les médias sur les mesures mises en place au CDEF, les seules sanctions seront pour ceux qui ont osé critiquer l’exécutif socialiste, des agents pour la plupart épuisés, découragés, voire blessés dans l’exercice de leurs fonctions. L’ensemble des 6000 agents du Département de la Gironde sont désormais prévenus : critiquer la gestion socialiste est un crime de lèse-majesté qui ne souffre d’aucune pitié ! ».
Pour Jean-Pierre Stellittano, directeur du CDEF, « Ces agents ont manqué à leur obligation de discrétion professionnelle » !
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