La police a procédé ce lundi matin à des perquisitions à la mosquée de Pessac, mais aussi au domicile du président du Rassemblement des Musulmans de Pessac, qui gère le lieu de culte.
Cela fait longtemps que les renseignements ont l’œil sur les activités de la mosquée de Pessac et le contenu diffusé par son président, Abdourahmane Ridouane (photo).
Ce nigérien, admirateur des frères Ramadan et de nombreux islamistes, a longtemps été actif dans l’UOIF (Union des organisations islamiques de France).
Située dans le centre d’activités des Échoppes, la mosquée avait été accordée par l’ancien maire socialiste Jean-Jacques Benoît.
Malgré les discours radicaux de son président et de l’ancien imam Mohamed Barry, la municipalité de droite et son maire Franck Raynal ont toujours soutenu l’équipe en place. Le 11 février 2015, le maire UMP déclarait même sur son profil Facebook « Les échoppes abritent une mosquée qui a condamné sans aucune hésitation ni ambiguïté les attentats du 07 janvier dernier. Les 2 associations musulmanes de Pessac sont parfaitement satisfaites de la laïcité qui sera appliquée à Pessac. J’ai toujours tenu la même ligne : favoriser la création de lieux de culte dignes dans le respect du principe fondamental et républicain : la laïcité ! ».
Pourtant le discours de l’imam ne pouvait prêter à confusion. Dans une vidéo visible sur Internet et intitulée « Khoutba : sois une bonne épouse », Mohamed Barry donnait ses recommandations aux femmes : « obéir à l’homme, éventuellement se prosterner devant lui, ne pas se plaindre, être pudique en portant le voile, patiente. Si elle sort du domicile conjugal, cela doit être avec le consentement de son mari et en baissant son regard » !
Malgré les polémiques, le maire de Pessac a toujours voulu rester proche de ses électeurs musulmans. En 2017, la veille de l’Aïd el kebir, Franck Raynal écrivait au président du Rassemblement des musulmans de Pessac : « Bonjour Abderahman. En cette veille de l’Aïd el kebir, dont je sais toute la valeur pour la communauté musulmane, je tiens à souhaiter à tous les fidèles de votre association une très heureuse fête. Pessac a la chance d’avoir une vie religieuse riche et harmonieuse, faite de tolérance et de respect entre fidèles de toutes confessions dans le cadre de notre laïcité républicaine. Vous y contribuez grandement et je vous en remercie sincèrement » !
Dans notre article du 19 Octobre 2020, intitulé “Associations ennemies de la République” : quels sont leurs soutiens à Bordeaux ?, nous soulignions les liens de la mosquée de Pessac avec « Collectif contre l’islamophobie en France » (CCIF) et l’ONG musulmane, BarakaCity, visés par le ministre de l’intérieur.
Le 23 Octobre dernier, Abdourahmane Ridouane faisait partie d’une liste de signataires locaux qui appelaient à « unir leurs forces et de résister par tout moyen légal » aux mesures du gouvernement.
La préfecture de Gironde a confirmé ces perquisitions “dans le cadre des mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur“.
Addendum 27/10/2020 à 09h49. Interrogé par le journal Sud Ouest, le président du Rassemblement des Musulmans de Pessac, Abdourahmane Ridouane se défend : “On se méfie de moi parce que j’ai été l’animateur de plusieurs manifestations pour la défense des Palestiniens ou des Ouïghours. J’ai manifesté avec le CCIF, le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) ou La France insoumise“. Il assume par ailleurs ses positions radicales : “Dans l’islam, le port du voile est une prescription obligatoire pour la femme. Je n’ai rien à reprocher à Mohamed Barry du point de vue doctrinal“.
En 2010, le Bloc identitaire avait déjà dénoncé cette mosquée ! Si on les avait écouté ! https://www.youtube.com/watch?v=MKjooHsUUoE&feature=player_embedded
L’avocat de Abdourahmane Ridouane, qui se nomme Samim Bolaky, est également l’avocat de BarakaCity. La boucle est bouclée 🙂